L'Hôtel de Ville (1921)
et la statue de Dupleix (1888)
Depuis l'époque médiévale,
la ville de Landrecies possédait ce qu'on appelait un "hôtel
commun". Si l'on en croit les écrits de l'époque,
ce dernier devait être assez important et semblait déjà
doté d'un perron accessible par un double escalier, comme
aujourd'hui. Au fil des années et des sièges, l'édifice
finit par tomber en ruines : il fut rebâti en 1740. A droite,
le bâtiment servait de halle à blé et à
gauche de prison, d'où son aspect très carré
et spacieux.
Le siège
de 1794 détruisit à
nouveau le bâtiment, comme le feront d'ailleurs une dernière
fois les bombardements de 1918. C'est
seulement en 1921 que l'Hôtel de Ville a trouvé son
aspect actuel.
On peut voir sur sa façade des
inscriptions rappelant le décret
du 27 Ventôse an III, selon laquelle "Landrecies
a bien mérité de la patrie". L'ensemble du
bâtiment est de facture simple quoique lourde, mais le beffroi
(= le clocher) est plutôt réussi. Les salles de l'édifice
sont aménagées de façon fonctionnelle afin
de pouvoir recevoir les services municipaux. A noter en particulier
le salon d'Honneur, où l'on peut trouver quelques toiles
d'Ernest Amas, la "salle des
mariages" et enfin un petit musée. Ce dernier contient
des archives relatives à l'histoire de la cité et
quelques armes héritées du lourd passé guerrier
de Landrecies, notamment une couleuvrine abandonnée par
les Français en 1543.
Au milieu de la place Bonnaire (du
nom d'un maire du début du siècle) et face à
l'Hôtel de Ville s'élève la statue du landrecien
Joseph-François Dupleix.
Ce bel ouvrage du sculpteur valenciennois Léon Fagel (1851
- 1913), financé par souscription nationale, fut exposé
à Paris avant d'être inauguré à Landrecies
en 1888. La statue représente Dupleix en train de prendre
possession de la province indienne de l'Hindoustan. De la main
droite il indique le sol de l'Inde, et de la gauche il y plante
le drapeau français. Il est vêtu d'un costume de
marquis et porte le grand cordon de l'ordre de Saint-Louis (titre
honorifique sous l'Ancien Régime).
Sur le piédestal de la statue
sont gravées au bronze plusieurs scènes de sa vie
: Dupleix et son épouse soignant les blessés au
siège de Pondichéry, Dupleix écoutant les
hommages des chefs de l'Hindoustan, et enfin Dupleix reçevant
le commandement d'une province des mains du grand Moghol...