Ernest Amas (Landrecies 1869 - Landrecies 1959)

 

Autoportrait. L'artiste a 34 ans quand il le peint.

Ernest Amas naquit en 1869 à Landrecies, dans un petit hameau dénommé "le Sambreton". La même année, à une dizaine de kilomètres seulement (au Cateau-Cambrésis), naissait un certain Matisse. Les deux hommes étudient la peinture, d'abord au Cateau, puis à Lille, avant de partir avec Matisse pour la capitale.

A Paris, Ernest Amas fréquente l'académie Julian, ainsi que divers ateliers. Il entre à l'Ecole supérieure des beaux-arts et devient l'élève du célèbre Gustave Moreau (1826-1898). L'Ecole lui accorde une loge personnelle pour l'aider à préparer le concours artistique de Rome. Il échouera, mais obtiendra deux fois le prix Chenavard. Après la première guerre mondiale, il entame une carrière de portraitiste dans la capitale. Les succès qu'il remporte dans cette activité lui valent de devenir sociétaire du Salon des artistes français et de recevoir le prix Rosa-Bonheur en 1921.

Peinture représentant Marguerite Grumiau lors du siège de 1794. (cf historique)mmm"Les Moutons", Ernest Amas

Malgré sa bonne fortune parisienne, Ernest Amas n'oublie jamais Landrecies, sa ville natale. C'est là qu'il retournera pour finir ses jours, dans ses dernières années. Retiré dans sa tranquille demeure du Sambreton, il se contentera dès lors d'une modeste activité de peintre animalier pour une clientèle locale et peu exigeante, et s'éteindra en 1959.

"Nu féminin allongé", Ernest Amas

L'étoile d'Ernest Amas, évidemment, pâlit aujourd'hui beaucoup face à celle de son prestigieux voisin Matisse. Sans doute son "tort" a-t-il été de rester trop fidèle à l'académisme de ses maîtres, à une époque où l'on privilégiait l'innovation. Pourtant son regard est juste, et il sait rendre à merveille dans ses oeuvres les expressions des personnages ou des animaux. Quelques-unes de ses toiles sont visibles à l'Hôtel de Ville (Autoportrait, Marguerite Grumiau, La Lessive de Benoîte), à l'église (St-Sébastien secouru par deux saintes femmes) ou encore chez les particuliers pour lesquels il a travaillé.

Suite : Philippe Lamour (1903 - 1992)